"La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute."
2008, l’année de nos 20 ans. Encore un, joyeux et festif, alcoolisé et explosif, plein de promesses, les yeux fuyant un avenir trop peu sûr encore pour oser s’y aventurer, noyés dans le flou artistique aux effluves douces-amères d'une jeunesse dorée.
Des visages, des figures place Pie un vendredi soir. Mister sexshop semble m’avoir suivie pour la énième fois, beaucoup de sang dans mon punch, de sourires, de fous rires même, de «Highway to hell!» lancés à pamoison, un bar qui tourne, tourne tourne à n'en plus finir, sentiment de cohésion éphémère, les partiels sont passés, et avec eux la nausée d'un stress trop mal digéré.
Le bol d’air et de nicotine, des projecteurs ensoleillés place du petit Palais, un Jésus plein de promesses et tiré à quatre épingles, une vision limite psychédélique, allongés sur le sol en maudissant le ciel de nous avoir fait naître trop tard, sentiment d’onirisme et de flottement, escalade de la grille en priant pour ne pas finir embrochée, le rocher des Doms dans la complicité de la nuit, offert et mystérieux, inquiétant et songeur. Surtout ne pas penser.
Une ville d’amertume à perte de vue, dont les remous d’écume çà et là sont de plastique, que la lumière artificielle des réverbères vient doucement éclairer, quelque part vers 3 heures du matin. S’attarder, un peu.
Fermer les yeux et tout recommencer. Encore.
Surtout ne pas penser.
Putain, c’est beau une ville la nuit.
Mais il y a toujours un lendemain...