"Qui veut de moi et des miettes de mon cerveau?"

J'ai le sentiment depuis quelque temps de ne vraiment plus me sentir à ma place.
Pas scolairement parlant, non, de ce côté-là ça va, merci.
Nationalement.
Dans un pays où le gouvernement fait tout pour nous monter les uns contre les autres, où les cheminots passent pour des "nantis" (il faut l'entendre!), où gréviste=fasciste, où les étudiants sont "des branleurs fouteurs de merde", où le "peuple d'en bas" est dans la rue pour défendre ses droits, pendant que "celui d'en haut" s'augmente de 172% au moment où l'on parle d'égalité tout en scandant qu'il ne cèdera pas, où les usagers sont dits "pris en otage" alors qu'Ingrid Bétancourt croupit toujours à l'autre bout du monde, où la lutte laisse place à l'indifférence, puis à la haine... Non, je ne me sens pas à ma place.
On parle de réformes, j'emploierais plutôt le terme de "sacrifices" à mon tour (Jean-François Kahn président).

Et pendant ce temps-là, les nantis (les vrais cette fois) vont bien, le zapping me déprime de jour en jours, Mitterrand doit se retourner dans sa tombe, nous sommes confrontés à plus de 3000 marques par jour, mon plein d'essence me ruine, Maurice Béjart est mort, mon disque dur est plein, les pêcheurs se sont fait entendre, mes mèches se décolorent dangereusement en violet javellisé, la pile de choses "à faire" s'épaissit chaque jour, ma télé reste en permanence sur canal +, mon talent d'actrice option mythomanie tendance scolaire m'épatte, mais moins que mon hypocrisie constante face à certains éléments de ma promo, et puis...

...et puis qui nous attend.

Mais heureusement, il y a Jean-Pierre Pernault.

[EDIT] Et puis, il y a aussi ça: